L’Agence nationale pour le développement des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique, en abrégé Aderee a identifié et évalué les surcoûts générés par la mise en conformité des bâtiments aux normes de la nouvelle réglementation thermique. Cette loi sur la réglementation thermique des bâtiments est entrée en vigueur au cours du troisième trimestre de l’année 2015, et elle intervient dans un environnement assez mitigé. La conséquence directe est que malgré les différents moyens de motivation mis en place par les pouvoirs publics pour encourager les promoteurs de l’immobilier à Marrakech à se conformer, le manque de matériaux conformes et les surcoûts enregistrés sont des facteurs qui rendent la transition difficile. L’objectif de cette réglementation à l’heure actuelle est d’introduire les exigences minimales que les bâtiments doivent respecter. Pourtant, il semble que les investisseurs attendent de voir quelles seront les mesures prises à l’encontre de ceux qui ne respecteront pas la nouvelle norme, avant d’y investir.
Si on s’en réfère à l’identification et à l’évaluation des surcoûts à l’investissement faites par l’Aderee, on en ressort premièrement qu’ils sont classés en fonction de la zone climatique du bâtiment évalué. Pour la zone climatique d’Agadir, Rabat et Casablanca par exemple, le surcoût pour une unité d’habitation sociale s’élève à environ 50 dirhams le mètre carré. Dans la zone climatique de Fès, Béni Mellal et Meknès, ce surcoût atteint la somme de 207 dirhams par mètre carré. À l’échelle nationale, le surcoût moyen d’investissement pour s’arrimer aux normes peut être évalué à environ 112 dirhams par mètre carré, approximativement 3,2% du coût moyen global de construction. Si on considère que les promoteurs de biens immobiliers à Marrakech et au Maroc sur le site Cote Medina peuvent intégrer ce surcoût dans le prix de commercialisation, cela va être assez compliqué pour les promoteurs de logements sociaux qui ne peuvent pas commercialiser leurs biens à plus de 250 000 dirhams, le prix réglementaire.
Certes la nouvelle réglementation semble être un produit de niche, mais le marché des matériaux dont on se sert pour la construction et les améliorations ne semble pas s’aligner. Les promoteurs et les industriels sont dans l’attente, car l’offre grandira en fonction de la demande. Les ministères en charge de l’exécution de cette nouvelle réglementation thermique des bâtiments au sein du secteur immobilier à Marrakech et dans les autres villes sont les ministères de l’habitat, de l’urbanisme, de l’Énergie et de l’Équipement et celui de l’intérieur. Certes les responsables sont connus, mais aucune sanction n’est prévue pour le moment en cas de non-respect des normes établies. Ce cadre légal sera plus dissuasif que répressif, il s’agira de délivrer une autorisation de construire et un permis d’habiter aux différents promoteurs après s’être assuré qu’ils aient respecté la nouvelle réglementation thermique. Sur le plan pratique, les concepteurs des projets devront remplir une fiche technique d’identification des projets en précisant les performances thermiques de chacune des composantes du bâtiment, sur cette base une comparaison pourra être faite par rapport aux normes.